Présidente de « Developing capital For Africa, », Lena Sene témoigne d’un parcours brillant dans la banque et la finance. Chef d’entreprise engagée dans le développement du continent, elle fait le pari du retour au pays.
La Maison Blanche, 2006 : Lena Sene vient d’être nommée au « White house Fellowship », un programme de leadership qui existe depuis une quarantaine d’années aux États-Unis. Sélectionnée avec quatorze autre américains parmi mille candidats, son ambition est de découvrir la vie politique au coeur de Washington.
Pendant deux ans, cette brillante jeune femme évoluera au sein de cabinets ministériels parcourant les politiques du département d’Etat américain pour apprendre comment créer des ponts entre le secteur privé et le secteur public.
Fruit d’un métissage entre une mère ukrainienne et un père sénégalais, elle est née à Washington DC avant de revenir au Sénégal jusqu’à sa majorité. Voyageuse dans l’âme, parcourant avec sa famille tout le pays, elle rentre régulièrement tous les étés en Russie. Entre sa langue maternelle russe et le wolof côté paternel, son itinéraire est marqué par l’attrait du politique, milieu dans lequel elle est immergée très tôt avec un père, Ibrahima Sene « communiste pur et dur », leader du Parti pour l’Indépendance et le Travail (PIT). Enfant de la mondialisation, polyglotte, elle décide en 1997 de poursuivre son cursus à la conquête de l’Amérique, du savoir et du business.
De Harvard à Wall Street, profession banquière
Après un retour aux États-Unis pour suivre un bachelor en économie a Bates College, elle est admise à Harvard en 2007. Elle obtient un premier MBA de Harvard Business School puis un Master en Administration publique de la Harvard Kennedy School of Government, prestigieuse école où elle a été sélectionnée pour une bourse fondée sur le mérite.
Elle entame une carrière dans la banque et la finance à Wall Street. Après JP
Morgan Chase où elle fait parti d’une équipe qui conseille plus de deux cent familles fortunées, elle intègre Lehman Brother, une « belle période et forte période, quand Lehman était à son apogée ». C’est dès cette époque que Lena SENE songe au retour et entame la préparation de son « come back africain » choisissant de s’engager pour des entreprises qui s’intéressent à l’Afrique.
C’est ainsi qu’elle intègre en 2010 IMPACT CAPITAL PARTNERS LLC, une firme
internationale de conseils pour les investissements alternatifs, où elle conseille l’USAID pour la création d’un fonds de capital investissement de 100 millions de dollars, fonds destiné à intervenir dans le domaine du changement climatique en direction des PME des marchés émergents.
Opérant un rapprochement entre ses deux passions le public et le privé, elle est nommée conseillère spéciale en charge des questions économiques auprès de l’Ambassadeur du Malawi aux des Nations Unies.
Poursuivant son chemin vers l’Afrique, elle devient Directrice Générale de DEER Isle Capital LLC en tant que conseillère des investisseurs intéressés par l’Afrique et les pays émergents où elle promeut la stratégie de développement en Afrique. C’est à cette époque qu’elle est une fois de plus remarquée et distinguée comme l’une des 100 Femmes Noires Américaines les plus influentes du monde du business.
La politique dans les gênes
Invitée en 2011 par le candidat du Parti Démocrate Sénégalais, Idrissa Seck à rejoindre la campagne présidentielle de 2012, Lena Sene hésite avant d’être convaincue par la vision du Président de Rewmi, qu’elle considère portée vers le libéralisme et proche des démocrates américains. Devenue sa Directrice de Campagne, elle retire de cette expérience l’analyse que la manière dont est menée la politique au Sénégal et en Afrique reste encore trop l’affaire de politiciens de carrière. « Ce qui manque pour le développement de l’Afrique ce sont des compétences dans des secteurs bien déterminés, plus de technocrates et moins de politiciens pour pouvoir exécuter les projets. Les visions que nos chefs d’Etat proposent à nos populations sont très éloignées du secteur privé. Pour autant, le progrès est là. »
Au service du développement de l’Afrique
Retournée aux États-Unis après ce passage en politique, imprégnée d’expériences qui lui sont inoubliables, l’Afrique lui manque.
Elle choisit de revenir en Afrique pour y lancer Developing Capital for Africa dont la
vocation est de dessiner un « trait d’union » entre ceux qui détiennent des capitaux qu’ils veulent déployer en Afrique et ceux, qui sur le continent ont des projets dans différents secteurs. Transparence et gouvernance sont au coeur de sa démarche pour la mobilisation de ressources et le financement de projets tant publics que privés. Aujourd’hui, elle accompagne avec ses deux autres partenaires une dizaine de projets en Afrique de l’Est et de l’Ouest. Elle conseille de grands groupes américains qui souhaitent s’implanter en Afrique, des États à la recherche de financements pour développer leurs projets. La confiance est essentielle dans cette démarche. Elle cite l’exemple d’un investisseur américain fortement motivé par un projet de développement à hauteur de 400 millions de dollars, engagé sur un montage de plusieurs mois mais que la corruption a découragé. L’impact est considérable sur l’attractivité de l’Afrique et le climat des affaires.
Tête de pont entre une multitude de formes de financement. : « family office », fondations, private Equity, elle s’attache à accompagner des investisseurs qui ne connaissent pas l’Afrique, ne savent pas par où commencer.
Armée de patience, son objectif est d’être la personne de confiance d’investisseurs avec lesquels elle a travaillé pendant plus de 10 ans. « Ma vision : amener le maximum de capitaux privés vers l’Afrique, essayer de diversifier la source de capitaux qui existent sur le continent, créer un meilleur futur pour l’Afrique et ses partenaires »
Autre challenge de Lena Sene : promouvoir l’entreprenariat féminin. Ici en Afrique le
développement ne se fera pas sans l’implication des femmes. Or la majorité des femmes demeurent encore exclues des décisions du secteur public et privé. Ambassadrice de la jeune chambre internationale du Sénégal elle plaide pour la formation et l’accès au financement.
Le pari du retour
Convaincue du rôle de la diaspora dans l’émergence de l’Afrique, elle invite les jeunes africains, formés à l’étranger, dotés d’une expertise, à revenir au pays pour dessiner le modèle de développement de leurs rêves. « Il ne faut pas laisser les politiciens décider à notre place, il faut que les professionnels quel que soit leur domaine d’activité prennent le pari du retour et contribuent avec leurs compétences. Avoir le courage pour chaque africain basé à l’étranger de prendre l’initiative de rentrer chez nous.» Selon elle, rien ne peut être acquis dans la facilité. C’est une responsabilité pour les générations futures : « il y a tellement d’opportunités ici, ce n’est pas pour rien que les investisseurs du monde entier ont les yeux rivés vers l’Afrique. Il faut faire le sacrifice, c’est notre responsabilité pour notre génération et les générations futures. Si l’on ne le fait pas, qui le fera ? ».
Auteur : Djamila COLLEU, Correspondante Afrique IC Publications – Webnews
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Pendant deux ans, cette brillante jeune femme évoluera au sein de cabinets ministériels parcourant les politiques du département d’Etat américain pour apprendre comment créer des ponts entre le secteur privé et le secteur public.
Fruit d’un métissage entre une mère ukrainienne et un père sénégalais, elle est née à Washington DC avant de revenir au Sénégal jusqu’à sa majorité. Voyageuse dans l’âme, parcourant avec sa famille tout le pays, elle rentre régulièrement tous les étés en Russie. Entre sa langue maternelle russe et le wolof côté paternel, son itinéraire est marqué par l’attrait du politique, milieu dans lequel elle est immergée très tôt avec un père, Ibrahima Sene « communiste pur et dur », leader du Parti pour l’Indépendance et le Travail (PIT). Enfant de la mondialisation, polyglotte, elle décide en 1997 de poursuivre son cursus à la conquête de l’Amérique, du savoir et du business.
De Harvard à Wall Street, profession banquière
Après un retour aux États-Unis pour suivre un bachelor en économie a Bates College, elle est admise à Harvard en 2007. Elle obtient un premier MBA de Harvard Business School puis un Master en Administration publique de la Harvard Kennedy School of Government, prestigieuse école où elle a été sélectionnée pour une bourse fondée sur le mérite.
Elle entame une carrière dans la banque et la finance à Wall Street. Après JP
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C’est ainsi qu’elle intègre en 2010 IMPACT CAPITAL PARTNERS LLC, une firme
internationale de conseils pour les investissements alternatifs, où elle conseille l’USAID pour la création d’un fonds de capital investissement de 100 millions de dollars, fonds destiné à intervenir dans le domaine du changement climatique en direction des PME des marchés émergents.
Opérant un rapprochement entre ses deux passions le public et le privé, elle est nommée conseillère spéciale en charge des questions économiques auprès de l’Ambassadeur du Malawi aux des Nations Unies.
Poursuivant son chemin vers l’Afrique, elle devient Directrice Générale de DEER Isle Capital LLC en tant que conseillère des investisseurs intéressés par l’Afrique et les pays émergents où elle promeut la stratégie de développement en Afrique. C’est à cette époque qu’elle est une fois de plus remarquée et distinguée comme l’une des 100 Femmes Noires Américaines les plus influentes du monde du business.
La politique dans les gênes
Invitée en 2011 par le candidat du Parti Démocrate Sénégalais, Idrissa Seck à rejoindre la campagne présidentielle de 2012, Lena Sene hésite avant d’être convaincue par la vision du Président de Rewmi, qu’elle considère portée vers le libéralisme et proche des démocrates américains. Devenue sa Directrice de Campagne, elle retire de cette expérience l’analyse que la manière dont est menée la politique au Sénégal et en Afrique reste encore trop l’affaire de politiciens de carrière. « Ce qui manque pour le développement de l’Afrique ce sont des compétences dans des secteurs bien déterminés, plus de technocrates et moins de politiciens pour pouvoir exécuter les projets. Les visions que nos chefs d’Etat proposent à nos populations sont très éloignées du secteur privé. Pour autant, le progrès est là. »
Au service du développement de l’Afrique
Retournée aux États-Unis après ce passage en politique, imprégnée d’expériences qui lui sont inoubliables, l’Afrique lui manque.
Elle choisit de revenir en Afrique pour y lancer Developing Capital for Africa dont la
vocation est de dessiner un « trait d’union » entre ceux qui détiennent des capitaux qu’ils veulent déployer en Afrique et ceux, qui sur le continent ont des projets dans différents secteurs. Transparence et gouvernance sont au coeur de sa démarche pour la mobilisation de ressources et le financement de projets tant publics que privés. Aujourd’hui, elle accompagne avec ses deux autres partenaires une dizaine de projets en Afrique de l’Est et de l’Ouest. Elle conseille de grands groupes américains qui souhaitent s’implanter en Afrique, des États à la recherche de financements pour développer leurs projets. La confiance est essentielle dans cette démarche. Elle cite l’exemple d’un investisseur américain fortement motivé par un projet de développement à hauteur de 400 millions de dollars, engagé sur un montage de plusieurs mois mais que la corruption a découragé. L’impact est considérable sur l’attractivité de l’Afrique et le climat des affaires.
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Autre challenge de Lena Sene : promouvoir l’entreprenariat féminin. Ici en Afrique le
développement ne se fera pas sans l’implication des femmes. Or la majorité des femmes demeurent encore exclues des décisions du secteur public et privé. Ambassadrice de la jeune chambre internationale du Sénégal elle plaide pour la formation et l’accès au financement.
Le pari du retour
Convaincue du rôle de la diaspora dans l’émergence de l’Afrique, elle invite les jeunes africains, formés à l’étranger, dotés d’une expertise, à revenir au pays pour dessiner le modèle de développement de leurs rêves. « Il ne faut pas laisser les politiciens décider à notre place, il faut que les professionnels quel que soit leur domaine d’activité prennent le pari du retour et contribuent avec leurs compétences. Avoir le courage pour chaque africain basé à l’étranger de prendre l’initiative de rentrer chez nous.» Selon elle, rien ne peut être acquis dans la facilité. C’est une responsabilité pour les générations futures : « il y a tellement d’opportunités ici, ce n’est pas pour rien que les investisseurs du monde entier ont les yeux rivés vers l’Afrique. Il faut faire le sacrifice, c’est notre responsabilité pour notre génération et les générations futures. Si l’on ne le fait pas, qui le fera ? ».
Auteur : Djamila COLLEU, Correspondante Afrique IC Publications – Webnews
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